Pourquoi il ne faut PAS tout miser sur les réseaux sociaux.

Banni de Facebook pour avoir donné des conseils de sécurité.

Bonjour à tous,

Ce midi, j’ai eu une surprise : mon compte Facebook a été suspendu pour non-respect des règles de la communauté sur… la cybersécurité.

L’ironie ?

Je publiais justement des conseils pour aider les gens à se protéger en ligne.

* Non ce n’est pas un email de phishing 🙂

Après un click on arrive bien sur la page de Facebook avec comme information :

La cause la plus probable est une intelligence artificielle (stupide) qui, en lisant des mots comme « virus » ou « piratage », a fait une erreur d’interprétation et m’a automatiquement sanctionné.

J’ai bien sur fait appel, mais si c’est une IA qui a suspendu mon compte et qui va analyser mon appel, on risque de rire 🙁 ou de pleurer :-).

Mon compte Facebook suspendu par une IA : ce que j’ai appris.

Cette anecdote, qui peut sembler anodine, est en réalité le symptôme d’un problème bien plus large qui nous concerne tous. Pour bien comprendre les enjeux, voici une image simple.

  • Imaginez que les réseaux sociaux sont des appartements que vous louez.
  • Votre propre site internet, c’est la maison dont vous êtes propriétaire.

En tant que simple locataire sur ces plateformes, vous êtes exposé à des risques majeurs :

  1. L’expulsion abusive et sans préavis. Le propriétaire (Facebook, Instagram, etc.) peut vous mettre à la porte du jour au lendemain. Un robot a fait une erreur ? Tant pis pour vous. Vous perdez instantanément l’accès à vos contacts, vos souvenirs, votre audience et parfois même votre outil de travail.
  2. Le dialogue impossible avec le propriétaire. C’est le cœur du problème et l’un des plus grands maux de notre ère numérique. En cas de souci, vous ne parlez pas à un humain, mais à un mur automatisé. L’intelligence artificielle qui vous a sanctionné est souvent votre seul interlocuteur. En voulant tout sous-traiter à des machines pour gagner en efficacité, les plateformes ont supprimé le recours humain. Sans personne pour expliquer le contexte et corriger les erreurs, la décision d’une machine, même absurde, devient finale. Vous n’avez jamais le dernier mot.
  3. Les règles qui changent à votre détriment. Le propriétaire peut décider de tout changer quand il le souhaite. L’algorithme, par exemple, peut rendre vos publications presque invisibles, même à vos propres abonnés, simplement pour vous forcer à payer de la publicité et ainsi augmenter sa rentabilité. Vous n’avez aucun contrôle sur la visibilité de ce que vous dites.
  4. La fragilité de votre activité professionnelle. Si votre boutique, votre association ou votre activité d’indépendant se trouve entièrement dans cet « appartement loué », une expulsion signifie un arrêt brutal de vos revenus et de votre communication. Vous avez construit sur un terrain qui ne vous appartient pas et vous êtes totalement dépendant du bon vouloir du propriétaire.

Alors, que faire ? La solution : devenir propriétaire et souscrire à une assurance.

La solution n’est pas de déserter les réseaux sociaux. Ce sont d’excellents outils. La solution est de les utiliser intelligemment : comme des vitrines qui invitent les gens à entrer dans votre véritable « maison ». Cette maison, c’est un espace qui vous appartient et que vous contrôlez : un site web, un blog, une liste de diffusion par courriel.

Et surtout, ayez votre propre assurance : vos sauvegardes.

Un sinistre numérique, une suspension de compte, un piratage, une panne majeure, ne prévient jamais. La mauvaise nouvelle, c’est que nous aurons tous un jour notre « Pearl Harbor » numérique. La bonne nouvelle, c’est que nous ne savons pas quand, et que nous pouvons donc nous y préparer. Pensez à faire régulièrement VOS propres sauvegardes. Ne comptez pas sur les plateformes pour garder vos photos, vidéos et contacts en sécurité. Téléchargez-les périodiquement et conservez-les dans un endroit qui vous appartient (un disque dur externe chiffré, un cloud personnel chiffré).

Le message à retenir est simple : ne mettez pas tous vos œufs dans le même panier.

Utilisez les réseaux sociaux pour toucher les gens, mais construisez votre véritable présence numérique sur un terrain qui vous appartient et assurez vos arrières avec vos propres sauvegardes.

À l’ère du tout automatique, cette prudence n’est pas de la paranoïa. C’est la clé de votre indépendance, de votre sécurité et de votre liberté. Reprenez le contrôle.

Le risque professionnel peut être catastrophique.

Dans mon cas personnel, les conséquences sont heureusement limitées : je ne pourrai simplement plus échanger avec quelques amis qui utilisent exclusivement ce réseau. Mais transposons cette situation à un cadre professionnel. De plus en plus de gens remplacent leur « maison », leur propre site internet, par une communication exclusive sur les réseaux sociaux. Imaginez un artisan ou une association dans ce cas. Une suspension ne signifie plus une perte de contact avec des amis, mais un arrêt total de l’activité : plus de vitrine, plus de communication avec les clients, plus de revenus. Les conséquences peuvent être catastrophiques.

Si vous êtes dans ce cas et que vous avez envie d’en parler, contactez-nous.

En conclusion

Le message à retenir est simple : ne mettez pas tous vos œufs dans le même panier. Utilisez les réseaux sociaux pour toucher les gens, mais construisez votre véritable présence numérique sur un terrain qui vous appartient et assurez vos arrières avec vos propres sauvegardes.

À l’ère du tout automatique, cette prudence n’est pas de la paranoïa. C’est la clé de votre indépendance, de votre sécurité et de votre liberté. Reprenez le contrôle.

Limitez sur les réseaux sociaux les publications qui concernent votre travail | Ne stockez pas dans le navigateur les mots de passe de ressources importantes


maj le 29/09/25 :

  • Quand j’évoque la possibilité d’un sinistre numérique, on me prend souvent pour le rabat-joie de la sécurité.
  • Pourtant, mon expérience avec le blocage de mon profil Facebook montre à quel point ces risques sont réels.
  • Heureusement, dans mon cas, cela n’a eu aucune conséquence sur ma vie privée, professionnelle ou publique. Sans cela, les répercussions auraient pu être catastrophiques.
  • Cette situation confirme une chose : il vaut toujours mieux anticiper et préparer des plans B ou C pour se prémunir contre les imprévus numériques.

Voici la publication qui a déclenché le blocage de mon compte pendant une semaine, un cas typique de faux positif. Un faux positif, c’est quand un système de sécurité bloque une action ou un compte à tort, comme ce fut le cas ici . Même si les conséquences ont été limitées pour moi, cela rappelle que personne n’est à l’abri d’une erreur automatique. Toujours bon d’avoir un plan de secours !


 

Frédéric MENSE
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